Acide laurique en cosmétique : Attention !

C’est quoi ça, l’acide laurique ? 

L’acide laurique est en fait un acide gras saturé dont on vante les vertus pour nourrir et hydrater les cheveux. Il est également préconisé dans les soins de la peau.

Il s’agit en effet d’ un acide qui est capable d’interagir directement avec les protéines du cheveu et de les lier entre elles. Il renforce et adoucit ainsi la fibre. C’est presque le seul acide capable d’une aussi forte affinité avec les cheveux. Cependant ce n’est pas lui qui offre l’exceptionnelle pénétration de l’huile de coco mais bien les triglycérides particuliers qu’elle contient en parallèle. Ce sont en effet des lipides à chaînes moyennes suffisamment fins pour être réellement absorbés par la fibre capillaire.

L’acide laurique offre aussi à l’huile de coco, notamment grâce à sa forte proportion dans celle-ci, sa solidification en dessous de 26 degrés (l’acide palmitique a aussi cette propriété). Il est également très utilisé dans la fabrication de savons saponifiés à froid pour ses mêmes raisons en plus d’être un agent moussant naturel dans la formulation finale.

Enfin on le retrouve en premier lieu dans l’huile de coco (à hauteur de 50 % environ), les dérivés de la noix de coco comme l’huile de coprah, le lait ou la crème de coco mais aussi dans l’huile de baie de laurier, d’où lui provient son nom. Puis enfin en moindre mesure dans les produits laitiers issus de la vache.

[L’huile de monoï contient également de l’acide laurique car fabriquée à partir d’huile issue du cocotier.]

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Alors pourquoi cette mise en garde ?

Tout simplement parce que ce même acide, prôné majoritairement pour les soins capillaires, peut aussi offrir l’effet totalement inverse ! C’est à dire : dessécher fortement la fibre capillaire et l’affaiblir. Et je me demande même si cela n’est pas aussi valable parfois pour la peau en une bien moindre mesure.

Je m’explique :

Vous avez tous un jour entendu les bienfaits de l’huile de coco pour les cheveux ? Vous avez même peut-être déjà expérimenté par vous même ou lu des avis sur ce sujet. Alors soit vous avez été convaincu et vous continuez à l’utiliser avec grand plaisir (veinards^^), soit vous avez connu ce que j’ai moi-même testé à mes dépens : des cheveux encore plus secs et abîmés à l’arrivée. Alors pourquoi ça fonctionne sur les uns quand c’est un désastre sur les autres ?

Et bien tout simplement parce que certaines chevelures n’apprécient pas du tout cet acide. Et vu sa forte teneur dans l’huile de coco, c’est alors juste la catastrophe assurée. Apparemment, ce serait les cheveux de nature très secs qui en pâtiraient le plus souvent, mais pas toujours.

Et si l’huile de coco ne fonctionne pas du tout pour votre tignasse, ce sera aussi sûrement le cas malheureusement avec le lait de coco, le yaourt, la crème fraîche ou même du kéfir. Compliqué, hein ? Bon courage pour trouver des substituts à ces produits hydratants et nourrissants utilisés en grande majorité par les adeptes du naturel… Il m’a fallut longtemps pour comprendre que les produits laitiers ce n’étaient pas pour moi, ni le lait ou l’huile de coco. J’ai même fait l’énorme bêtise de retenter l’huile de coco juste en sérum de finition après le shampoing il y’a quelques semaines : résultat, je peine encore à retrouver une chevelure saine, j’ai même dû couper les pointes pour rebooster un peu mes pauvres cheveux devenus tout secs.

L’ astuce d’une survivor : Si c’est la première fois que vous testez l’huile de coco ou même le lait de coco sur vos cheveux, il y’a une procédure toute bête pour limiter d’éventuels drames. Faites-vous pour cela une queue de cheval ou un chignon haut (pour les chevelures plus longues), en prenant soin de laisser une mèche un peu épaisse au niveau de la nuque. C’est cette même mèche qui sera ensuite imprégnée du produit et qui sera votre « mèche test ». La queue de cheval sert à isoler les cheveux et les protéger. Si après le bain d’huile de coco et le shampoing, la mèche ressort asséchée, ce ne sera pas très grave car elle sera cachée ensuite au niveau de la nuque par la masse capillaire.

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En ce qui concerne les effets sur la peau si on est sensible à l’acide laurique :

Un grand nombre de savons saponifiés à froid (artisanaux ou non) emploient l’huile de coprah ou de coco comme ingrédient principal. Ce qui est logique car le savon est ainsi plus dur et produit plus de mousse naturellement comme je l’ai expliqué plus haut.

Cependant si vos cheveux ne supportent pas l’huile de coco, ses dérivés ou même les produits laitiers, il est possible aussi que votre peau n’apprécie pas non plus vraiment. Heureusement ce n’est pas toujours le cas, je vous rassure. Mais en ce qui me concerne, lorsque j’utilise par exemple un savon qui emploie principalement de l’huile de coco ou de coprah, j’ai à moyen terme des plaques rouges qui apparaissent et qui démangent (une eau trop calcaire ou chlorée peut en être la cause également). Et cela même si mon savon est artisanal et normalement bien nourrissant pour les autres. Par ailleurs, les savons d’Alep bio du commerce me dessèchent littéralement la peau (mais c’est encore un autre sujet que je développerai dans un prochain article 😉 ).

Pour adoucir ma peau lorsqu’elle est sèche, je trouve également que l’huile de coco à moyen terme est bien moins efficace que sur la peau de mon partenaire. Par contre en prévention de la déshydratation, elle fonctionne bien. Enfin, je n’ai cependant pas vraiment de soucis avec le lait ou la crème de coco ainsi qu’avec la crème fraîche ou le yaourt laitier comme soin ponctuel cutané (l’acide laurique étant en bien moins grande quantité sûrement et dû au fait aussi que je ne les utilise pas tous les jours).

Pour conclure avec les effets sur ma peau, peut-être est-ce dû simplement au fait que l’huile de coco est une huile sèche qui n’est juste pas toujours suffisante^^.

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Je tiens par ailleurs à remercier la sympathique lectrice Cheveux au vent de m’avoir renseignée à ce sujet et m’avoir ainsi offert le déclic. C’est en effet lorsqu’elle a affirmé que l’acide laurique pouvait être la cause du dessèchement capillaire en ce qui concerne l’huile de coco, que j’ai enfin fait le lien avec les produits laitiers et le lait de coco qui ont aussi été de magnifiques échecs pour ma part.

Parce qu’auparavant, je ne faisais simplement qu’éviter ses produits sans trop me poser de questions.

Alors pour les malheureux sensibles à l’acide laurique, maintenant que vous connaissez le lien entre ces ingrédients, il vous suffit dans un premier temps de vérifier s’il n’y a pas d’acide laurique dans les produits que vous comptez utiliser ! Et c’est déjà un grand pas !

Mais bon ça ne règle pas tout hein, mes cheveux sont toujours aussi chiants. 😀

22 réflexions sur “Acide laurique en cosmétique : Attention !

  1. ah oui , c’est très intéressant Nouillémie, pour ma part mes cheveux ne supportent absolument pas le lait de coco : paille assurée presque irrécupérable. Mais je n’ai pas remarqué cet effet délétère avec l’huile de coco pour le moment , il faut dire que je l’utilise le plus souvent couplée à du beurre de Karité. En contour de l’œil , elle m’a provoqué une sorte de sécheresse eczémateuse sur une paupière il y a qlq années.
    C’est bien dommage , j’aime sa texture et son odeur, son prix aussi …
    En prise interne et/ou externe elle peut venir à bout de mycoses par contre.
    J’ai très peu utilisé de produits laitiers en cosmétique donc je ne peux pas faire de comparaison, une fois en suivant les conseils de chamane j’ai utilisé du yaourt pour les cheveux, un échec mais pas catastrophique contrairement au lait de coco.
    Pas facile de tester !!!
    A bientôt Nouillémie

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    • Dans le yaourt laitier, il y’a beaucoup moins d’acide laurique donc on ne ressent pas vraiment l’effet desséchant. Mais ça ne fonctionne pas pour hydrater chez les sensibles à l’acide laurique.
      Pourquoi ne pas essayer ton beurre de karité avec une autre huile ? Tu verras s’il y’a un mieux ou pas 😉
      En contour de l’oeil, on peut tenter l’huile de bourrache, d’avocat ou de sésame (plus sèche celle-ci, comme celle de coco). Mais il faut avoir un émollient léger ou de l’eau auparavant l’application de l’huile. Comme de l’hydrolat de bleuet par exemple.
      Je fais en ce moment des tests pour obtenir un petit baume contour de l’oeil d’ailleurs.

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  2. le problème avec le savon d’ alep, c’ est qu’il est fait avec de l’ huile d’ olive et de l’ huile de laurier, riche en acide laurique
    il vaudrait mieux que tu utilises un savon d’ huile de palme, ou de beurre de karité ( le saint graal)
    il, pour les traitements, le sci ( sans acide laurique ni lauroyl) et l’ huile de coco fractionnée http://www.aroma-zone.com/info/fiche-technique/emollient-caprylis-aroma-zone, laquelle ne contient pas d’ acide laurique
    le déssèchement devant venirr d’ une trop forte affinité avec tes proteines de surface de la keratine, ce qui entraine un scellement qui ne fond qu’ à 46°c

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    • Merci Chamane pour toutes ces informations 😉

      En ce qui concerne le savon d’alep, s’ il est véritable (production à chaud avec ajoût final de 10% d’huile de baie de laurier), c’est en effet alors l’huile de laurier qui ne me convient pas. Mais ces types de savons d’alep artisanaux disparaîssent peu à peu du commerce car c’est un peu plus coûteux et que la ville d’Alep a été détruite récemment. Heureusement on en trouve encore produits par des passionnés en France. (Pas en Australie, faut pas rêver^^).
      Lorsque c’est un « faux » artisanal, c’est le procédé de saponification à froid avec de l’huile de coco majoritairement (puis viennent ensuite l’huile d’olive et un peu de baie de laurier) qui ne me convient pas non plus^^.

      Le savon au beurre de karité, j’en rêve !

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  3. Je découvre cet article, et il explique peut-être mes résultats peu concluants avec l’huile de coco et mon incapacité à trouver comment hydrater mes cheveux avec yogourth et autres?!?
    Reste la grande question, avec quoi tu hydrates alors si crème, yogourths et compagnies ne marchent pas?!?
    Merci d’avance

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    • Bonjour !

      Tu viens de mettre le doigt sur un point sensible : le soin de mes cheveux, c’est un peu le grand drame de ma vie^^.

      En fait j’alterne entre soins nettoyants no-poo (oeufs, argile blanche riche en calcium ou pois chiche) et shampoing doux sans sulfate ni silicone. Lorsque c’est le shampoing, je fais suivre d’un après shampoing à l’avoine maison suivi de quelques gouttes d’huile d’avocat puis de vitamine E en touche finale. Et 1 fois par mois, un masque pré-shampoing à l’avocat/crème fraiche (ou beurre de karité seul) ou un masque après shampoing au miel (remplaçable par n’importe sirop comme celui d’agave ou de riz). Et là enfin, ils redeviennent doux. La crème fraiche fonctionne en effet mais par petites touches.

      Tu peux aussi tenter l’aloe vera ou du gel de lin, un peu de glycérine ajoutée dans tes masques après shampoing… Cela marche en général très bien pour réhydrater.

      Mais c’est sûr que c’est compliqué quand les cheveux comme les miens n’apprécient pas vraiment les vrais bains d’huile, ni le yaourt, ni l’ aloe vera, ni la glycérine et j’en passe tellement…En fait ils préfèrent essentiellement le gras et de temps en temps un soin réhydratant au sirop ou miel. Mais c’est tout.

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  4. Sur les cheveux traités chimiquement (coloration , décoloration ou se raidir les cheveux ) ces actions ouvrent les écailles du cheveux cela les rend plus secs et fragiles et on aura tendance à mettre trop d’huile de coco pour les adoucir et utiliser plus de shampoing pour l’enlever se qui aura un effet décapant et pas très utile en bout de ligne, mais sur un cheveux naturel c’est top, tu en mets sur les pointes seulement 10 minutes avant la douche et quand vient le moment de laver les cheveux, tu les laves normalement, ce qui aura pour effet que l’eau ne pénètre pas jusqu’au cortex et enlèvera ce qui a besoin d’être enlevé c’est à dire la saleté.Pour ce qui concerne l’hydratation de la peau boire 1 litre à 2 litres d’eau par jours empêche la peau de se déshydratée l’huile de coco empêche la peau de perdre son hydratation mais ne sert à rien si on n’est pas d’abords hydraté de l’intérieur. Pour terminer, l’huile de coco contient de la vitamine A qui a pour effet d’exfolier la peau naturellement donc au début on peut se retrouver avec la peau qui desquame légèrement mais cet effet ne dure pas.

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    • Bonjour Chris !

      Merci pour ces précisions supplémentaires, c’est gentil !
      En ce qui me concerne, j’ai le cheveu totalement naturel (pas non plus de henné), je bois assez et j’ai déjà tenté justement les quelques minutes sur les pointes avant le shampoing mais sans résultat positif. De plus pourquoi utiliser de l’huile de coco à cette fin et pas n’importe quelle huile végétale du coup ? Une de table pas trop riche comme celle de tournesol fait l’affaire tout autant si c’est juste pour éviter le décapage du shampoing. 🙂
      Enfin je n’en utilise jamais sur mon visage car c’est la poussée d’acné assurée. C’est en effet une huile comédogène pour les peaux à risque et je n’ai pas été épargnée^^.

      Sinon je ne dis pas que l’huile de coco ne peut pas être utile, je l’utilise en effet comme base de dentifrice et en cuisine, mais juste qu’elle n’est pas adaptée à tous contrairement à ce que l’on pense.
      Edit : J’en utilise aussi sur les aisselles de temps en temps après épilation et sur mes mains fréquemment. J’aime en effet beaucoup l’odeur de coco et la peau fine des mains et des aisselles apprécie.

      En tout cas la précision pour le cheveu coloré est bien utile 😉

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  5. Ce qui fait le bonheur de l’une ne fait pas nécessairement le bonheur d’une autre. Les expériences varies d’une femme à une autre. Pour ma part l’huile de coco me convient et je n’utilise que ça et ce bien avant la fameuse mode ou on met de l’huile de coco partout (rire). Que ce soit pour mes cheveux , mon visage ou le corps et je n’ai jamais eue tous ces problèmes que vous citez.. Donc si je comprend bien puisque vous dites qu’elle n’est pas adapté à tous, cette mise en garde n’est qu’à titre personnelle selon vos expériences personnelles et non le fruit d’études en tant que scientifique. Ce qui me gêne dans cette mise en garde c’est que vos expériences personnelles viennent interférer avec la réalité du produit.

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  6. Et quand on ne supporte…. plus rien AUSSI sur sa peau parce que sa thyroïde ne fonctionne pas bien (hashimoto), je ne vous dis pas le « lot quotidien »…. Ah si nos chers médecins étaient aussi curieux que nous…. Je vous ai « croisé » au fil de mes recherches. L’idéal : faire ces propres cosmétiques tout simples et à chaud – pour dégrader les terpènes. Perso, j’ai un savon huile d’olive sodium eau glycérine pour le corps et un autre – sodium, palme, lait d’ânesse, acide citrique (pas bon pour les zones très très fragiles…) pour mes cheveux. Pour l’instant, en attendant d’affiner mes savons, ça va à peu près. C’est vite fait la cata quand le fabricant arrête ou modifie le produit (car personne ne veut tenir compte de l’intolérance au coco !). Amicalement

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  7. Intéressant ! Seule hier j’en ai profité pour faire un masque au fromage blanc … C’était la première fois que j’utilisais un produit laitier seul ( d’habitude je met juste un peu de lait dans mon henné par exemple). Et je n’ai pas du tout eu le résultat attendu ! L’huile de coco ne m’a jamais séduite non plus.. Sans doute que l’explication est là ! Mais alors que dois t-on utiliser à la place ? Le gel d’aloe vera et de lin ne fonctionne pas trop sur moi. Le miel non plus. Merci à toi !

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    • Et bien bienvenue dans mon triste univers^^. Pas grand chose à faire à part tester le yaourt grec nature entre deux shampoing sous la douche ou l’avocat. Ou encore tester une creme ou un lait hydratant pour le corps bio. Et en fait penser surtout en matière de low poo qu’en terme de véritable soin…

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  8. J’ai relu cet article mythique pour moi, Nouillemie, et j’en profite pour te dire que j’ai testé huile de coco sur les mains : hummm ça sentait bon !!! Oui… après deux jours, peau ravagée par la sécheresse ! Sauvée au karité et huile d’olive 🙂

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  9. Pingback: Huile vierge de noix de coco : Vertus & Utilisation

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